Dans une interview sans concession sur Télé 50, Gabriel Mokia livre un diagnostic sévère sur l'état de l'armée congolaise, la souveraineté nationale et la route vers la paix à l'Est. Il appelle à un sursaut national : recruter, réformer et restaurer la dignité du pays.
1. Un constat sans détour : une armée en crise
Gabriel Mokia dresse un constat alarmant : notre armée a perdu son efficacité et sa dignité. Selon lui, les occupations de Bunagana, Goma et Bukavu ne sont pas seulement le résultat d’une pression externe, mais aussi d’un affaiblissement interne alimenté par la corruption et la trahison. Quand des officiers acceptent des pots-de-vin pour laisser passer des ennemis, la souveraineté du pays est en péril.
« Si notre armée était vraiment guérie à 100%, on ne devrait pas arriver là. On devrait nous craindre. » — Gabriel Mokia
Pour Mokia, la reconquête commence par une remise à plat des commandements, la responsabilisation des officiers et la restauration de l’esprit patriotique qui faisait autrefois la force de nos troupes.
2. Diplomatie ou capitulation ? Le refus des négociations en position de faiblesse
L'entretien ne cache pas le rejet de Mokia envers les multiples processus diplomatiques (Doha, Lomé, Washington, Luanda, Nairobi). Il alerte contre la tentation de partager le pouvoir avec des groupes armés : « négocier en position de faiblesse, c’est céder des postes, des mines, la souveraineté ». Selon lui, la table ronde ne doit pas remplacer la force qui restitue un territoire.
Il craint également qu’un partage des postes (Premier ministre, chef d’état-major, gouverneurs, directions stratégiques) aboutisse à une ingérence durable de puissances étrangères dans la gestion du pays.
3. La solution proposée : recruter, former, armer
La proposition centrale de Mokia est claire et répétée : recruter massivement les jeunes, ceux sans emploi et sans perspectives, pour reconstruire une armée patriotique et disciplinée. Ce recrutement doit s’accompagner d’une formation sérieuse, d’un encadrement éthique et d’une lutte réelle contre la corruption au sein des forces armées.
- Ouvrir les rangs aux jeunes chômeurs ;
- Garantir un encadrement professionnel et des commandes transparentes ;
- Restituer la chaîne de commandement et la responsabilité des officiers.
Pour Mokia, c’est seulement par la force et la préparation que la RDC retrouvera son honneur et sa capacité à protéger ses citoyens et ses richesses.
4. Gouvernance, ressources et patriotisme
Au-delà de la question militaire, Mokia met l’accent sur la bonne gouvernance : l’arrêt des détournements, la protection des ressources minières et l’impact social des décisions politiques. Il rappelle que les minerais de la RDC ne doivent pas servir à financer l’occupation de nos propres territoires.
L’appel au patriotisme n’est pas rhétorique : Mokia exhorte dirigeants et citoyens à défendre le pays avec fermeté et à cesser de se compromettre avec des forces étrangères au détriment de l’intérêt national.
5. Perspectives politiques : 2028 en ligne de mire
Gabriel Mokia ne cache pas ses ambitions pour 2028. S’il devait arriver au pouvoir, il promettrait une politique de rupture fondée sur la reconstruction de l’appareil de défense, la lutte contre la corruption et la protection des citoyens.
Son message aux militants est limpide : l’honneur national doit primer, et le parti doit se préparer à offrir une proposition crédible et réaliste pour la sécurité et le développement.
Conclusion
L’interview de Gabriel Mokia sur Télé 50 est un message exigeant : il faut agir vite et agir fort. Remettre l’armée au cœur de la souveraineté, réformer les pratiques de gouvernance, et investir humainement dans la jeunesse sont, selon lui, les conditions pour retrouver la paix et la dignité nationale.
Le parti appelle à la mobilisation : pour la défense de la nation, pour la dignité des Congolais, et pour une politique qui mettra enfin la souveraineté et la sécurité au-dessus des intérêts privés.
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